vendredi 10 octobre 2008

Beyrouth...







Alors que la moiteur de l’été déserte tes ruelles hystériques
Et tes milliers d’amants venus se nourrir de ta sève,
Tournent le dos à ta mer et à tes collines,
Par quelle ruse, toi, fille de joie
Me retiens-tu encore dans tes bras ?
Tu sais que je maudis ta légèreté malsaine
Et que je déteste tes faux airs de vierge miraculeuse,
Toi qui tues ceux qui te veulent sans partage,
Comment fais-tu pour que je puisse croire que tu m’appartiennes ?


M.K 09.10.08



jeudi 1 mai 2008

A mille lieux…


A mille lieux de mon triste pays,
entre les collines ocres et blanches du destin,
d’une ville improbable au feu éteint,
une princesse phénicienne m’a souri…
C’était une prêtresse,
d’une religion de bohème,
qui porte haut ses parures d’amazone,
sème autour de sa personne,
des foudres flamboyantes et des totems.
Des serpents aux langues tournoyantes,
habitent sa chevelure en spirale,
sur sa nuque, louvoient et s’affalent,
en léchant ses pommettes rougeoyantes,
et en sifflant son nom, mythique,
de bleu et de vent
qui vague, engrosse et tond
Les voiles maculées de mes rêves homériques.
Alors...
en moins de temps qu’il a fallut pour le répéter
Les archers, de son regard aux mille reflets,
ont fini par percer,
de feu et de sang,
les armures endurcies par le temps,
de mon cœur froid aux amours désuets.


M.K Avril 2008

vendredi 18 avril 2008

Anatomie de la révolte


Il y a dans l’air irrespirable, une onde de soupirs déchirés et captifs.
Courant de particules ivres et électriques,
s’alternant en se chevauchant, dans un flot faussement animé.

Contre ta poitrine enfumée se brisent des vagues centenaires, d’un océan de noir et de pourpre.
L’écume de ces assauts perpétuels, laisse sur ton corps transparent,
les stigmates d’un rêve violé.

Dans tes yeux avides de couleurs, se projettent en se déformant, les lueurs d’une vie absente.
Oiseau mélancolique et éphémère de plume et de vent,
Suspendu à l’univers par un lien invisible et usé.

Dans ton esprit exsangue, perlent des gouttes argentées d’une révolte froide.
Elle se fait feu ; elle se fait flammes ;
elle se fait rêve improbable d’un futur immaculé.

Dans tes entrailles de laves et de sang, fermentent des tempêtes tristes et silencieuses.
Avançant en rangs sérés, en tournoyant et en se divisant,
Prêtent à grossir, à chaque instant, de tes peines étouffées.

De ta bouche de colère déformée, naissent des volcans de sons et de verbes.
Fléaux sourds et anciens, tapis dans les bras de l’oublie,
se déversant sur l’abjecte qui te tourmente tel un phénomène prédestiné.

Il y a dans l’air irrespirable, des senteurs présentes et lointaines.
Faisceaux atomiques sobres et réguliers,
Se diffusant en explosant, en une révolte, de l’abîme, ressuscitée

M.K le 10/02/2006

En hommage à ceux qui résistent...


dimanche 9 mars 2008

Tout à la fois…




Tout à la fois terrestre et d’un autre monde ;
Elle porte en elle l’emprunte de l’humanité.
Pour sa légèreté, ils donneraient les ailes en offrande ;
Les anges, pour ses faveurs, refuseraient l’éternité.

Son effigie lunaire dessine des rougeurs pudibondes ;
Quand ses lèvres, distillent l’essence de la féminité.
Des notes suaves, chantent, dansent et vagabondent,
sur les ondes cosmiques de ses yeux étoilées.

Du haut de ses épaules, se déverse une rivière profonde;
Irrigue de ses flots fertiles un immense champ de blé.
Une senteur estivale faite de fougères et de lavande ;
Imprime sa marque subtile sur cette peau satinée.

Sur ce territoire, trônent, deux collines gourmandes ;
Au sommet de chacune d’elles, pousse un fruit sacré.
Tapi, non loin de ce lieu, un dragon pourpre gronde ;
Promet, aux transis volontaires, l’éternelle captivité.


Le 08.03.08
quelques part entre ciel et terre